8 novembre 2022 2 08 /11 /novembre /2022 15:31

 

 

 

  Premier entretien entre J. Krishnamurti et Pupul Jayakar, Brockwood Park , Angleterre 24 juin 1983.

 

- Qu'est-ce qui peut opérer un changement dans le cerveau?

 

 

Qu’est-ce qui peut opérer un changement dans le cerveau ?

 

Existe-t-il un agent extérieur susceptible de changer les cellules cérébrales ?

 

Il n’y a que la pensée, elle n’est ni d’Orient, ni d’Occident. Entre l’Inde et l’Occident son expression peut varier, mais il s’agit toujours du processus de pensée.

 

Qu’est-ce qui va pousser les êtres humains à opérer une mutation radicale en eux-mêmes? Qu’est-ce qui va faire que les hommes changent de comportement? Cette brutalité épouvantable, qu’est-ce qui va changer cela? Qui va changer cela?

 

Mon fils est mort. C’est un fait. Je ne peux pas changer ce fait, il a disparu. Cela semble cruel à dire, mais il a disparu. Et pourtant, je le porte en moi tout le temps. Le cerveau le garde en mémoire et me le rappelle sans cesse. Jamais je ne me dis : « C'est un fait, il est parti », je vis de mémoire, donc d'une chose morte. Les souvenirs ne sont pas le réel.

 

L’insight se fait dans l’absence totale de tout le mouvement de pensée – le temps, la remémoration et la pensée.

 

Réalisons-nous que nous sommes prisonniers de nos fantasmes, de nos imaginations, de nos conclusions et de nos idées?

 

Comment avoir en permanence un flot d’énergie, jamais dissipé par la pensée ni par aucune sorte d’activité?

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Paul Pujol - dans Vidéos Krishnamurti
5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 15:08
Le murmure des étoiles...
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Paul Pujol - dans textes paul pujol
2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 14:50

 

 

Nous sommes heureux de vous présenter cette nouvelle vidéo. Les thèmes abordés lors de cet enregistrement concerne

"le dialogue et la vision pénétrante".

 

Qu’est-ce qu’un dialogue ?

Dans le sens où nous l’entendons, c’est une communication qui consiste à explorer avec autrui. A faire «un voyage» afin de comprendre les questions essentielles sur la vie, telles que la peur, la mort, la solitude, qu’est-ce que l’amour ? Et évidemment qu’est-ce que l’homme, et qu’est-ce que l’esprit ?

 

Mais il ne s’agit pas ici, de se livrer à un quelconque débat d’opinion, où chacun égrène ses conclusions et ses théories. Dans ce cas là, il ne s’agit évidemment pas de réel communication, ni de réelle relation. Ce que nous entendons par « un dialogue », c’est vraiment une exploration commune, une « enquête », menée avec un grand sérieux et avec une grande intensité. En somme, il s’agit de voir « ce qui est », le réel, sans interférence de nos différents préjugés ou a priori.

 

Évidemment ce n’est pas si simple, il ne suffit pas de se réunir avec d’autres, pour que cela ait lieu, pour que cette « alchimie » opère. Si on n’a pas déjà fait un grand travail de dialogue avec soi-même, il est à parier que ces réunions ne seront que de simples bavardages, relativement puérils et stériles.

 

Dans ces échanges, toutes les paroles sont vivantes, si elles expriment « une vision pénétrante ». C’est-à-dire une vision directe, qui existe sans l’entremise de la pensée et de la mémoire.

 

A voir sur notre site trois textes sur ces sujets:

L'art du dialogue.

Voir ensemble.

Voir par soi-même.

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Paul Pujol - dans Vidéos
18 juillet 2022 1 18 /07 /juillet /2022 14:42

 

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    La compréhension véritable d'un problème, n'est possible que par l'approche réaliste et lucide de ce même problème. L'homme ne peut jamais résoudre ses dilemmes intérieurs, car il ne sait pas les regarder en face, de manière véritable, sans préjugés, ni a priori. L'homme ne peut s'atteler directement à la tâche, il ne peut faire face à la vie, car il ne voit qu'à travers ses idéaux et assertions personnelles.

 

    - Pour quelles raisons, l'homme est-il lié ainsi à toutes ses idées, à toutes ses pensées ? Toutes ses idées, ses commentaires, sont l'opinion personnelle de l'individu, elles sont le résultat de ses déductions propres, par là, l'homme cultive son savoir, sa connaissance. En fait, les pensées forgent une connaissance, non pas du monde extérieur, mais de soi, de son intelligence, de ses performances mémorielles, de son propre être. Les pensées forment la connaissance de l'être envers lui-même, de son parcours de la prétendue ignorance vers le prétentieux savoir. Elles font exister le "moi", et engendrent un mouvement perpétuel en lui, une constante recherche de progression intérieure. En fait, par sa préoccupation permanente de soi, l'homme ne sait plus regarder simplement les choses de la vie.

 

    Voyons également que le mouvement de la pensée, engendre une lutte constante entre "ce que je suis" et "ce que je voudrais, ou ce que je devrais être". Ce conflit crée une séparation à l'intérieur même de l'homme. Si je dois changer, en premier lieu, il y a donc un moi présent, pas un moi glorieux ou resplendissant, mais un moi triste, envieux et plein d'ambitions. Ce moi projette en permanence des buts à atteindre, afin de devenir meilleur, plus fort, ou plus aimant. Cette projection vers l'avenir fait partie du mouvement de la pensée, car la pensée ne peut être statique ; sans cesse elle change, se perpétue dans la chaîne du temps. Donc l'œuvre de la pensée crée le moi, puis projette une image d'un moi plus performant. Alors l'homme court après l'image du progrès intérieur, et cette course entraîne douleurs et violences ; - car lorsqu'un but est atteint, insatiable la pensée en crée d'autres, plus beaux, plus attirants, et l’homme reprend sa course éperdue. Il passe sa vie ainsi, jusqu'à la lassitude devant toutes ses recherches, et la mort l'emporte. Et l'homme crée encore une image sur la mort, ignorant tout de sa beauté créatrice.  

    L'homme ne peut-il jamais faire face à la vie ? Ne peut-il affronter la réalité totale du monde, ne rien rejeter, ne rien repousser, et refuser de s'abîmer dans les abstractions religieuses, philosophiques, politiques, ou autres aberrations humaines ? Tant que le moi est le centre de l'action de l'homme, la souffrance règne et l'homme ne peut "voir", pour alors découvrir et être véritablement libre. Voyons le processus de la pensée ! Lorsque l'homme essaie de résoudre un problème, que fait-il réellement ? Cherche-t-il à comprendre vraiment l'objet de sa recherche, ou cherche-t-il à vanter son savoir, à renforcer sa connaissance ? Lorsque le moi observe, il observe à partir de lui-même, de toutes les informations dont il dispose ; il regarde l’objet en le comparant à ce qu'il sait déjà, c'est-à-dire, son propre contenu. Le moi cherche dans l’observation, la confirmation de sa connaissance, il prend l'objet de sa quête comme validité de son existence propre. Le moi, à travers les expériences, cherche la confirmation de son savoir, de son habileté à agir dans la vie. L'homme n'est que faiblement conscient d'un tel processus, pourtant il ressent profondément l'état de perdition intérieure où il se trouve ; mais son action, pour y remédier, fait appel à la pensée, et donc continue et prolonge la douleur.  

   

    Le moi et son action destructrice, sont-ils inéluctables, inhérents à la vie de l'homme ? L'égocentrisme et le sentiment d'être, découlent d'un conditionnement dû à la société, à l'histoire de l'humanité, depuis bien des temps reculés. Mais la base même de ce conditionnement est, en premier lieu, le fonctionnement de la pensée dans le cadre de la psyché humaine. La pensée a créé l'illusion d'une entité propre à l'homme, elle a façonné la connaissance de soi, puis elle a engendré le temps, par l'action du devenir psychologique. Voyons que l'observation véritable, réelle, d'une chose, d'un problème, relève d'une attention essentiellement tournée vers le présent, vers l'objet lui-même. Cette attention est "absence" de savoir, de connaissance, elle est absence du moi. Cette observation autre ne peut être expérimentée par l'homme, il ne peut l'acquérir dans sa mémoire, ne peut la cultiver.

 

    Voyons que lorsque l'homme observe véritablement, son esprit devient calme et silencieux, les pensées s'apaisent, les sens sont éveillés, vifs ; et si l'homme voit directement la chose, s'il rentre totalement en elle, alors à cet instant même, l'esprit est autre, car il agit en dehors du temps. Quand l'homme regarde un problème quelconque avec un regard attentif, sans discours, ni choix, sans but, lorsqu'il voit le problème dans toute sa réalité, alors le problème n'existe plus. L'homme découvre à l'instant précis l'acte de "voir ce qui est", l'esprit d'un seul coup déchire l'entrave du temps, des millénaires mémoriels.     

    - Le "moi" se dissout, il n'existe plus.

    Le temps, le devenir sont abolis. L'homme découvre un monde nouveau, où la souffrance et la violence ne sont pas ; dans ce monde autre, différent, son cœur fleurit et l'esprit est plénitude.   

    -  Alors immuable, c'est l'infini qui "est".
 

  

  Paul Pujol, "Senteur d'éternité"

  Editions Relations et Connaissance de soi

  "Du moi", pages 97 à 101.  

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 14:34

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    L’ailleurs ne peut jamais être rencontré par l'homme. L'ailleurs est une création mentale, création concernant une réalité dans un futur imaginaire. L'homme ne rencontre jamais le futur, et tout ce que l'homme situe dans ce futur ne sera jamais atteint. Demain est atteint par l'homme, lorsque ce lendemain est devenu l'aujourd'hui (qui lui parait toujours misérable et triste). Alors l'homme continue de projeter le bonheur dans le lendemain, dans un autre aujourd'hui, afin de continuer à fuir son aujourd'hui quotidien. L'homme fuit le quotidien de la vie, par la création d'un lendemain heureux, lendemain heureux fictif qui donne un espoir à l'homme, espoir qui jamais ne se réalisera, car tout ceci se situe dans un avenir essentiellement intellectuel.

 

    Ce mécanisme de fabrication d'un bonheur irréel, réside dans le fait de percevoir sa vie comme étant triste et misérable, exsangue de toute beauté et de toute véritable joie. Donc, l'homme perçoit la laideur, et ayant peur de cette laideur, il fabrique l'idée de beauté ; ayant fabriqué cette idée de beauté, l'homme va rêver à tout ceci. Il va y penser en permanence, et toute cette rêverie se transformera en imagination, imagination qui lui fera oublier momentanément la laideur présente. Un homme perdu en plein désert, sans eau pour étancher sa soif, peut créer l'idée de l'eau ; il peut fabuler à son sujet, bâtir une croyance, façonner une image où il se voit buvant de l'eau fraîche. Cela peut provisoirement lui faire oublier son état de soif, il peut même expérimenter des visions d'étendue d'eau, mais chacun sait que tout ceci n'est qu'un mirage, qu'une illusion des sens. De même que l'homme peut penser à l'eau et à l'action de boire, et pour autant ne rien changer à son état ; de même, l'homme peut penser à un ailleurs meilleur, à un paradis lointain, et pour autant être toujours dans la misère, et dans le triste isolement de son esprit.

    Voyons profondément ce qui est : l'homme est dans une vie misérable et dans cet état, il pense à ce que pourrait être une vie meilleure, pleine de signification et de joie. Voyons bien, la tristesse est là et immédiatement, on pense à ce que pourrait être la joie. On façonne une idée sur la joie, mais cette idée sur la joie ne change en rien notre état de tristesse. Elle peut nous le faire oublier un bref instant, agissant comme un stimulant, comme une drogue. Mais lorsque l'homme retombe dans la vie, son idée de joie n'a plus de sens, et la tristesse montre qu'elle est encore là, et qu'elle l'a toujours été.

 

    Notre idée et nos conceptions sur la joie sont basées sur la perception de la tristesse, perception qui se transforme inévitablement en peur, en refus de cette tristesse. Notre idée sur la joie est la conséquence de notre fuite devant notre véritable état de tristesse et de pauvreté intérieure. Plus encore, nos conceptions sur la joie et sur le bonheur nous indiquent un fait, nous montrent que nous sommes dans le malheur et dans la misère. Toutes ces conceptions, qui sont autant de fuites, nous ramènent inéluctablement à leur point de départ, point d'ancrage qui n'a jamais été quitté, jamais été transformé et qui se fait ressentir avec encore plus de force et de cruauté. Nos pensées sur la joie nous indiquent notre laideur, elles sont basées sur ce sentiment, et elles participent de cette même laideur.

    - une pensée sur la beauté est en elle-même la laideur ;

    - une pensée sur la joie est en elle-même la tristesse.

 

    Résumons : il y a en premier lieu la laideur et la constatation de cette laideur ; puis il y a fuite et formation d'idéaux sur la joie. Idéaux qui ne transforment rien, et qui participent même de cette laideur. Donc, s'il y a perception aiguë de tout ceci, les idéaux, les pensées concernant la beauté, la joie, le bonheur doivent être écartés, doivent être mis de côté. Si cela est réellement fait (dans la plupart des cas, cela reste intellectuel), il y a une confrontation directe avec ce qui est, avec le présent, c'est à dire avec mon désarroi et ma solitude totale. - Il y a ce qui est, il faut voir notre vie telle qu'elle est, et non pas telle que nous la désirons.

    Là encore méfions-nous des pensées qui créeront de nouveaux idéaux concernant d'autres sujets. Mais comprenons bien que s'il y a création de pensées concernant la souffrance où l'ignorance, c'est qu'il n’y a pas de réelle perception. Quelles que soient les créations mentales de l'homme, qu'elles concernent la béatitude ou la souffrance, le désespoir ou bien l'espoir ; tout cela reste du domaine spéculatif et découle d'un refus de faire face à la réalité de l'homme et du monde. - Ce qui est, c'est la solitude, la peur, la violence, l'égocentrisme, la laideur et le profit, l'orgueil de l'ambition et l'injustice, la haine, et finalement au bout du chemin, la mort.

    -Voilà ce qui est, voilà ce qu'est la vie de l'homme.

    

    Voir ce qui est, consiste à voir tout ce que l'homme engendre comme laideur dans le monde, et si l'on voit profondément ce qu'est la laideur, si on la voit véritablement : "Comment peut-on accepter de vivre avec elle, accepter qu'elle ravage tout sur son passage ? Comment peut-on accepter toutes les abominations créées par l'homme ?" Si l'on voit clairement, avec profondeur ce qu'est la laideur, la haine, l’injustice et le mensonge, alors et alors seulement, on décide de détruire toutes ces choses. On en prend la ferme décision, c'est un serment impérieux et pressant que l'on se fait à soi-même intérieurement. Voyons que si tout ceci se réalise sans aucun recours à la pensée, sans aucune idéalisation, alors la perception est autre, différente. C'est une perception directe, immédiate, d'énergie et de vie. Cette perception autre se révèle comme étant méditation pure. Méditation qui n’est pas un exercice ou une méthode apprise ; mais elle n'existe que quand il n'y a pas quelqu'un qui désire méditer, son existence ne découle d'aucune volonté, et son action n'est autre que la liberté même. Elle est observation pure, sans le mot, sans le moindre mouvement du cerveau et de la mémoire.

 

    La méditation n'est autre que la vision directe de ce qui est. Lorsque la méditation voit la laideur, elle voit tous les effets néfastes de la laideur, elle voit toutes les causes qui engendrent la laideur, et elle voit tout le mécanisme de la laideur. Voyant tout ceci, elle met fin aux effets néfastes, elle détruit les causes, et elle démonte tout le mécanisme intérieur. Par cela, elle détruit et déracine totalement la laideur, ainsi que la tristesse, l'injustice, la haine et toutes les autres folies créées par l'homme. Dans la méditation, par la vision de ce qui est, apparaissent sans un seul tressaillement du mot, sans un seul mouvement de l'esprit, apparaissent la beauté de la vie, la joie et la liberté du monde. Par le regard attentif, toutes les illusions s'étiolent, finissent par ne plus être. Toutes les conceptions d'un bonheur imaginaire s'achèvent d'elles-mêmes, sans effort, lorsque toutes les théories tombent, alors l'esprit découvre quelque chose de totalement nouveau ; 

    - alors, la méditation nous fait découvrir un monde autre, inconnu, neuf, un monde sans bornes, immensurable, infini ;

    - dans un tel monde, la joie est de toute éternité, l'amour est félicité, et le bonheur n'est plus un mot, mais il est extase.
   

 

 

    Paul Pujol, "Senteur d'éternité"

    Éditions relations et Connaissance de soi

    "Le bonheur imaginaire", pages 40 à 44.    

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