10 mars 2023 5 10 /03 /mars /2023 11:27

 

 

  Nous avons le regret de vous annoncer que notre chaîne « YouTube Krishnamurti francophone » a cessé d’exister*.

 

 

    Nous avons décidé de supprimer cette chaîne récemment, suite à différents incidents relativement désagréables.

 

    En premier lieu, nous avons eu la suppression de 4 vidéos par YouTube, suite à la demande de la « Krishnamurti Foundation Trust » du Royaume Uni. Demande liée à une atteinte aux droits d’auteurs, les fondations Krishnamurti étant effectivement détentrices de droits sur les vidéos et les écrits de Krishnamurti.

    De manière concomitante les services de YouTube nous ont informés que s’il y avait deux autres plaintes du même type, toutes nos chaînes (ainsi que leur contenu) seraient supprimées automatiquement. Vu que nous avons notre propre chaîne YouTube Paul Pujol, avec près de cinquante vidéos, il est hors de question de perdre tout ce travail.

 

    Donc nous avons supprimé cette chaîne Krishnamurti francophone pour ces diverses raisons. Les quatre enregistrements vidéo et audio où Krishnamurti parle lui-même en français vont être transférés sur ma chaîne « YouTube Paul Pujol ». Car ces enregistrements, une vidéo (en deux parties) et deux audio radio, ne dépendent pas des fondations Krishnamurti.

 

    Il est regrettable que ces fondations veuillent garder comme une sorte de monopole de diffusion, avec des chaînes YouTube officielles… Cela réduit les possibilités de diffusion, et donc la dissémination de l’enseignement de Krishnamurti. Il me semble que la première fonction de fondations et des comités Krishnamurti, est justement la diffusion auprès d’un public le plus large possible.

 

    Nous tenons également à rappeler un fait indiscutable voulu par Krishnamurti lui-même :

 

Personne ne représente Krishnamurti, ou ne peut parler en son nom.

Cela s’applique à tout un chacun, mais également aux fondations

et comités Krishnamurti, quel qu’ils soient.

 

    - Il n'y a pas de porte-parole de Krishnamurti.

    Ceux qui travaillent dans des organisations officielles Krishamutiennes, sont responsables du travail (parfois un très gros travail) qu’ils effectuent et de la manière dont ils présentent Krishnamurti et son enseignement.

 

    Donc, il n’y a pas de porte parole ou de porte étendard Krishnamurtien, mais cela dit:

- Tout le monde peut parler de Krishnamurti, en précisant toutefois que ce qui est dit, n’engage que celui qui parle.

 

 

*Nous vous signalons également la disparition de la chaîne: "Krishnamurti en français", chaîne réalisée par Didier Artault (ainsi que "Krishnamurti en portugais" et "Krishnamurti en Italien"). De ce fait il n'y a plus de chaîne YouTube Krishnamurti francophone... Vous pouvez cependant toujours voir des vidéos (214 enregistrements) sous-titrées en français sur la chaîne de fondations Krishnamurti, allez dans l'onglet playlists et choisissez la langue que vous désirez.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Paul Pujol - dans Vidéos Krishnamurti
18 février 2023 6 18 /02 /février /2023 12:03

  Les berges de Saône

                
                                                                                         

     Suite à notre réunion où nous avons abordé le sujet de la méditation, je me permets d'apporter cette vision, car le sujet est important, et il me semble que nous avons peut-être différents malentendus entre nous.

 

    Tous d'abord, qu'est-ce que la méditation ? L'origine étymologique est connue de tous, il s'agit "de soupeser, de peser les choses, de les évaluer en profondeur", en quelque sorte mener un examen attentif concernant un sujet. Donc il y a une démarche de compréhension, de perception de ce que l'on observe, n'est-ce pas ? Concernant une prison mentale par exemple, pourrait-on dire que quand la perception est vivante, elle met fin à la prison ? Et comme nous l'avons vu ensemble, alors cette fin, cette mort, donne naissance à quelque chose d'autre. La démarche de "la connaissance de soi", met fin aux conflits, aux tensions internes, de cette fin naît véritablement l'ordre dans la maison du mental. Alors quelle est maintenant le mouvement de la méditation ? La prison n'est plus, et maintenant commence toute l'exploration de la liberté, et en cela l'esprit aborde la dimension profondément religieuse de la vie. L'ordre est là, l'énergie qui était dépensée depuis toujours pour mettre de l'ordre, cette énergie se trouve donc totalement disponible. C'est comme le mouvement non pas dans l'infini, mais le mouvement de l'infini lui-même. L'infini, cela veut dire ne pas avoir de fin, et s'il n'y a pas de fin, excusez-moi, cela veut dire qu'il n'y a pas de début ! N'est-ce pas ? Donc la liberté commence-t-elle vraiment un jour ?

 

     Cela me paraît très important, je me permets d'insister un peu. La liberté débute-elle véritablement ? Ce qui est certain, c'est que la prison, elle, finit, si on voit directement un danger, on s'écarte de cela. Quand on voit le non-sens total des croyances, véritablement, aussi clairement qu'une montagne, alors l'attachement aux croyances cesse, et tous ces systèmes n'ont plus aucune prise sur l'esprit. Cela est fini, pour toujours ! Pouvons-nous observer quelque chose, s'il vous plaît ? Ce qui est né, cela peut également finir n'est-ce pas ? Les croyances existent parce qu'il y a des causes qui les ont engendrées, elles ont une origine, et ce qui a une cause peut subir un effet. Voyons-nous bien ce que nous disons ici ? Une cause est une condition d'origine, la croyance est liée aux traditions religieuses, à la culture, à l'environnement social. Les croyances sont le résultat de la pression exercée par l'extérieur, elles sont conditionnées par l'histoire de l'humanité ! 
    Si nous disons, "non-merci je ne veux pas de ces traditions, très peu pour moi. Aucun de ces dieux ne m'intéresse, je vous en prie !" Si l'esprit s'arrache vraiment aux religions, existe-t-il encore quelques croyances ? Mais alors est-ce la liberté qui commence ? Ou bien est-ce simplement la fin d'une illusion, et par cela l'esprit accède au réel. C'est la découverte de cela, mais la fin de l'illusion n'a pas créé le réel. Par la fin du temps, se révèle l'intemporel. La liberté ne commence pas, car elle est sans cause aucune.

 

    Il me semble que le mouvement de la méditation, c'est toute l'exploration de ce vaste continent ; et en cela aucune halte ne peut exister, car il n'y a personne pour faire cette halte. Seul existe ce mouvement sans fin, cette énergie sans limite. Excusez-moi encore d'ajouter ceci : L'énergie pure est sans ordre aucun, la liberté n'a aucun plan, ni tracés prédéfinis. Cette vérité n'a donc absolument aucun chemin d'accès. Mais alors, qu'est-ce donc que tous ces exercices ? Qu'est-ce donc que la méditation des traditions religieuses, principalement orientales ? Il existe différentes méthodes, selon les écoles et les maîtres en vigueur. Il n'y a pas une méditation, mais il y a de très nombreuses formes d'exercices, tous très différents, du plus simple au plus complexe. Du plus beau au plus torturé, il existe même certaines mortifications.

 

    Pourrions-nous déjà ne pas appliquer le terme de méditation à toutes ces choses ? Car nous essayons d'avoir une approche nouvelle de tout cela, donc peut-on ne pas employer le mot méditation pour tous ces exercices ? Pourquoi faire cela ? Pour simplifier et démystifier toute cette fantasmagorie ! Maintenant peut-on apprendre cela, sans adhérer de nouveau à une croyance, et sans se soumettre à une autorité ? Il existe le hatha yoga, le yoga physique, où normalement très peu de croyances existent. Mais si on vous propose par exemple une "méditation" sur une divinité, cela sous-tend que vous devez accepter la possibilité de son existence, et vous voilà repartis dans un système de croyance. De même, si on sous-entend qu'il vous faut être initié par un maître authentique, car celui-ci vous donnera l'énergie pour que la "méditation" soit opérationnelle, vous devenez dépendant de ce maître. Et par cette personne, par votre soumission, vous vous rattachez à toute la lignée de gurus dont il se réfère. Par cette action vous êtes lié, et vous devez le respect, de là fleurissent les prosternations et les génuflexions devant des images d'idoles au début, puis bien vite devant des personnes.

 

    Au-delà de ces formes d'asservissement, existe-t-il des exercices utiles, où des jeux mentaux qui permettent de voir ce qu'est notre mental, ce qu'est notre pensée ? Il est évident que si l'on n'a jamais observé son esprit, on ne peut le comprendre ! Peut-on parler du mouvement des pensées, sans jamais l'avoir observé une seule fois ? Là, nous restons dans quelque chose de sain, de non-corrompu. Donc il est important d'observer son esprit, de le regarder attentivement, comme dans l'origine étymologique du mot méditation. Simplement observer le mouvement des pensées, voir comment elles arrivent dans l'esprit, comment elles se pressent les unes les autres. Prendre conscience de ce mouvement incessant, l'observer et voir que c'est nous, l'esprit qui alimentons ce flux. Là dans cette observation, on remarque que si on regarde de manière neutre, en prenant de l'espace, ce mouvement se fait moins impérieux, et si on commente, les pensées affluent à nouveau très rapidement.

    Donc on prend conscience de ce mécanisme, alors on cesse d'alimenter ce mécanisme, et l'on voit le mouvement des pensées se tarir de lui-même sans effort. Dans cette action existe un espace différent, où les pensées sont moins dominatrices, et dans cet état apparaît alors une quiétude nouvelle, une tranquillité profonde. On prend conscience de ce calme profond qui existe au-delà des pensées, on l'explore tranquillement. Il n'y a rien de mystique dans cela, c'est comme l'inspiration et l'expiration de l'air dans les poumons, il y a pensées et il existe également absence de pensées. Bientôt, on trouve plus rapidement ce calme profond, il devient intime et familier, mais si l'on est intègre, alors on n'accorde plus aucune importance à ce calme même. On ne s'attache pas à cela, et l'on demeure dans le silence. Là, dans ce grand silence, une pensée peut advenir, cela n'a pas d'importance, car elle meurt aussitôt, on oublie même le calme et le silence. Alors on découvre quelque chose de très très différent, une qualité de présence autre, quelque chose de profondément immense...

 

    Excusez-moi pour cette description, mais avec de l'entraînement beaucoup de personnes connaissent ces états, et alors ? De cela surgit-il une compréhension, une vision pénétrante de l'esprit ? Cela amène-t-il l'esprit à se déconditionner ? Il me semble que tout ceci est plutôt une décontraction profonde, ou plutôt une relaxation très profonde, cela donne du bien-être. Mais pourquoi vouloir lui attribuer une valeur "spirituelle" ? C'est comme le Yoga, cela est bon pour le corps, pour sa santé, mais de là à dire "faites du yoga, et vous progresserez dans la connaissance de soi, vous vous rapprocherez du divin". Mais il y a du danger dans tout cela, car ce grand calme profond, l'esprit peut en faire son jouet. Cet état peut devenir objet de désir, de plaisir, car en fait, c'est plutôt bon, n'est-ce pas ? Je pense qu'à une époque récente, ou peut-être encore de nos jours certaines personnes expérimentent des choses proches en prenant des drogues, cela est plus expéditif, mais assez similaire. Si l'esprit n'était pas puéril, il ne transformerait pas tout ceci en recherche de simples sensations. En slogans vite trouvés, et vite devenus propagandes.

    La relaxation profonde existe, mais le terme de "méditation" n'est pas approprié, n'est-ce pas ? Ce qui est certain : C'est qu'il ne peut exister de méthodes ou d'exercices, qui puissent amener à l'éveil. La liberté ne peut avoir de causes, cela ne peut-être le résultat d'une action mécanique, même subtile. Tout cela me parait très important, afin de ne pas retomber dans le même monde de traditions et religions créées par l'homme. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas de respect pour les personnes qui sont dans ces pratiques. Ce n'est pas par arrogance ou mépris que nous disons cela, c'est l'injonction de la vérité qui nous demande d'observer cela, sans jugement aucun, mais avec lucidité et équité. Excusez-moi messieurs et mesdames, mais nous connaissons tous quelqu'un qui est allé au-delà de tout cela, au-delà de ces systèmes, de ces traditions et de toutes ces autorités.

 

    Pourrions-nous éviter de retomber dans le monde des limitations, cela n'est sûrement pas lutter contre quelqu'un ou quelque chose, mais dire simplement ce qui est, l'apparence de la vérité n'est pas la vérité. Une partie de la vérité n'est rien, la totalité de l'existence se doit d'être éclairée par cette vérité. Voyons bien, le yoga ou les relaxations profondes peuvent peut-être avoir leurs utilités, mais cela reste au niveau de la connaissance mécanique de la pensée. On peut voir les pensées arriver et aussi les voir mourir, on peut constater qu'il existe un silence au-delà de ces pensées. Un calme profond peut naître dans l'esprit quand celui-ci n'est pas submergé par le mouvement du mental. Mais l'esprit peut se fourvoyer dans cette action, il peut en faire maintenant une recherche de plaisir, une volonté de rester dans cet état de quiétude. L'esprit puéril peut très bien en faire son jouet, "quel plaisir quand je suis dans cet état, quelle paix" et l'on compare cela à notre vie quotidienne qui est exsangue de toute cette paix. Donc, cette relaxation profonde devient le stimulant de notre vie, sans cet exercice, ma vie n'a plus de sens. N'est-ce pas ? Bien des gens, ces fameux pratiquants de toute sorte, dès que l'on ose mettre en question leur pratique, on voit dans leur regard la peur et le désarroi, et parfois même arrive rapidement un sentiment de grande violence. L'esprit pratique depuis très longtemps toutes ces techniques, l'Asie est devenue pour certains la spécialiste de toutes ces choses. Mais puis-je poser une question et demander une observation honnête et sincère de tous, dans tous ces exercices, y a-t-il apparition de la vision pénétrante, y a-t-il déconditionnement de celui qui observe ?

    C'est comme dans les phénomènes de visions extatiques, si on regarde vraiment ce qui se passe, avec sincérité, y a-t-il compréhension profonde ? Ne serait-ce pas des sensations, certes hors-normes, mais ce sont des sensations. Des expériences comme d'autres expériences, ni plus, ni moins. Dans ces états provoqués - car ils sont provoqués, n'est-ce pas ? Sincèrement, il y a très peu de vision pénétrante, de libération et de déconditionnement. Cela serait trop simple, il est tellement facile de vivre ces états, avec de l'entraînement de très nombreuses personnes peuvent arriver à vivre cela. Autre chose, il me semble que tant qu'il y a un sentiment de plaisir, ou de quiétude, véritablement c'est que l'esprit n'est pas en silence. Dans une décontraction profonde, très profonde, il n'y a plus de notion de bien être ou de plaisir, il y a le silence et absolument rien d'autre. Il faut être vigilant, et ne pas verbaliser ou chercher à définir ce contact. Le silence véritable, existe quand l'esprit est totalement immobile ! Il me semble sinon, que nous repartons avec toutes ces vieilles choses que l'homme a inventé, pourquoi ne pas repartir dans une grotte en Himalaya ? Il ne s'agit de mépriser, ou de dénigrer qui que ce soit, un homme qui donne sa vie pour étudier la religion est tout à fait respectable ; mais respecter ne veut pas dire se soumettre, ou accepter. Nous pouvons dialoguer avec amitié et affection avec tout homme, quel qu'il soit, moine asiatique, prêtre occidental ou autre. Car c'est avec l'homme que nous parlons, pas avec sa fonction, ou son statut social. En fait ce n'est pas un moine ou un prêtre, c'est simplement un homme comme vous et moi, un être humain en proie à la souffrance de ce monde, comme tout un chacun.

 

    Dire que les religions qui enseignent "la méditation" sont différentes des autres religions, c'est évidemment une erreur, et penser que l'Orient connaît bien mieux tout cela, c'est d'un tel lieu commun...Elles ont tracé les chemins qui mènent à la libération, avec certitude et affirmation, "si vous faites cela, vous progresserez et vous verrez bientôt le très-haut en face à face !" Qu'y a-t-il de nouveau sous le soleil des hommes ? Où est ce sentiment de neuf, de quelque chose qui est bien au-delà des inventions humaines ? Peut-on mettre l'innommable en mots ? Peut-on enfermer la liberté dans des systèmes de pensées, dans des tracés bien aplanis par ceux qui savent ? Krishnamurti n'a-t-il pas existé, n'a-t-il pas indiqué la folie de toutes ces méthodes ? Nous ne comprenons pas bien ce qu'il veut nous indiquer, et nous ne savons pas rester avec cette non-compréhension, n'est-ce pas ? Nous sommes gênés de ne pas saisir ce qu'il nous dit, alors nous allons voir d'autres personnes, des spécialistes du genre, et nous leur demandons ce qu'est la méditation. Alors les explications traditionnelles reviennent, cela nous rassure et de ce fait, nous perdons la lumière de la vérité.

 

  Pourquoi ne pas rester avec cette non-compréhension, cela est notre réel, je ne comprends pas ce que veut dire cet homme ! Tant pis, mais je ne m'endors pas, je reste avec cette présence, ce fait. Je ne lutte pas avec mon état, je suis conscient que je ne saisis pas vraiment. Cela, c'est la vérité, je ne sais pas ce qu'est la méditation ! Voilà le fait, concret, comme la souffrance et la peur. Mais cette même vérité m'indique aussi que ce n'est pas dans les trucs proposés par les religions ou les sectes, que se trouve cette chose que je ne saisis pas. Cette méditation doit avoir un parfum de liberté, comme l'essence de la religion véritable ! Depuis deux mille cinq cents ans ou plus, l'Inde et l'Asie pratiquent ces méthodes, ces continents sont-ils foncièrement différents d'autres continents ? N'y a-t-il pas aussi des guerres, des violences, qu'elles soient politiques ou religieuses ? L'esprit humain est le même, qu'il soit Hindou, Chinois, Européen ou Américain, quel que soit sa religion ou son pays, l'esprit n'a pas changé. C'est une réalité qu'il nous faut voir très concrètement, l'Orient a des traditions spirituelles et religieuses, mais qu'ont-elles fait du sacré ? Une suite de rites, de textes sacrés, une hiérarchie bien précise, et une foultitude de techniques et autres méthodes méditatives. Il existe également de très nombreuses écoles de pensées et de philosophies, mais est-ce différent à travers le monde ? D'autres religions n'ont pas la méditation, mais elles ont la prière, et dans les deux cas maintenant on parle également d'avoir foi, dans les textes et dans les enseignements.

 

    Donc la vérité me montre tout cela, tout ce que n'est pas la méditation ; donc j'élimine le faux, je me débarrasse de ces fardeaux inutiles ? C'est très important, le faux doit bien être perçu pour le faux, il peut y avoir une part de vérité dans ce que disent ces religions, mais une partie n'est pas le tout ! Voyons bien cela, ce n'est pas parce qu'il y a des aspects justes dans une croyance, que la croyance elle-même est vérité. Un fou peut bien vous donner l'heure exacte, ou bien vous indiquer le bon chemin pour aller à la gare, il n'en est pas moins fou. Ce n'est pas parce qu'il dit vrai dans un domaine restreint, un domaine précis, que sa vie et son esprit sont dans la vérité. Donc au fur et à mesure de mon observation j'apprends, je vois ce que n'est pas la méditation, et je vois qu'il y a un rapport étroit avec la vérité.  Je perçois très bien que la vérité doit éclairer toute la vie, doit toucher la totalité de l'esprit. Un éclairage particulier doit être en relation avec d'autres éléments, par exemple, qu'est-ce que la relaxation profonde ? Y a-t-il en cela une dimension du sacré, du religieux ? Pourquoi les religions sanctifient-elles ces actions, comme la méditation ou la prière ? Les religieux accordent une grande importance à tout ce cirque, parce qu'ils estiment que c'est par ce biais que l'homme est en contact avec le divin, c'est cela n'est-ce pas ? C'est par ces moyens que l'homme pense être en contact avec l'autre monde, avec le non-né, l'inconditionné !

    Donc, l'homme veut entrer en contact avec quelque chose de plus grand que lui, mais pourquoi cela ? Pourquoi cette volonté, ce désir universel ? Ne serait-ce pas parce que la vie lui parait insignifiante, dénuée de tout sens, injuste et cruelle ? "Si la vie se réduit à cette immense souffrance, quelque chose ne va pas, ce n'est pas possible ! Il doit exister autre chose, quelque chose que je ne perçois pas, mais il doit exister autre chose", et ainsi naît l'espérance dans le cœur des hommes. De cette espérance découlent alors toutes les affabulations créées par l'homme : Dieu, le diable, les anges et tous les saints, tous les sauveurs du monde Bouddha, Jésus et tant d'autres ; et selon les cultures le nirvana ou le paradis, mais surtout après la mort. Tout ce mouvement vient de la perception du non-sens de la vie, mais surtout de la peur devant ce non-sens. C'est bien la peur de la vie qui anime toutes ces traditions, mais jamais elles ne se penchent vers la cause première : Pourquoi l'esprit ne trouve-t-il pas de sens à la vie ? Pourquoi se fait-il que l'esprit trouve sa vie insignifiante, sans aucun sens, sans justice ?

 

    L'homme voit que la vie est une suite de grandes souffrances, il y a une grande insécurité dans ce monde. La maladie peut m'emporter, on peut me licencier du jour au lendemain, mon amour pour ma femme peut tarir, elle peut également me quitter pour un autre ! Il n'y a rien de certain, de durable, et puis il y a la grande violence des hommes envers les hommes, tellement de guerres, de tueries. Comment cela peut-il cesser à tout jamais ? Peut-on mettre fin à cette immense souffrance humaine, définitivement ? Voilà, la vérité me mène à cette question cruciale, et je perçois que tout le mouvement de l'humanité tourne autour de cette interrogation !

 

  Donc la méditation me guide vers le fait que l'être humain est en grande souffrance depuis toujours, et je vois qu'aucune religion ou autre construction mentale de l'homme n'a pu amener la fin de cette souffrance. Par cette perception, je constate l'inefficacité de toutes les constructions mentales élaborées par l'homme. Je vois parfaitement que tout cela n'a servi à rien, alors dans un éclair de vision pénétrante, l'esprit se déleste de toutes ces choses. Maintenant existe un silence total, aucune théorie ne subsiste dans l'esprit ; alors quand la souffrance se fait jour, on la regarde directement, sans un seul mot, on fait corps avec elle. On apprend à la découvrir, par-là on voit que la peur a cessé d'exister. Quand on voit directement quelque chose, la peur ne peut s'immiscer dans l'intervalle entre celui qui observe et l'objet observé, donc la peur a totalement disparue. Cela est très important, car la peur empêche de voir directement et simplement l'esprit tel qu'il est.

     Maintenant, la vérité me révèle une perception active qui est au-delà des mots et des théories de l'homme. Dans cette perception, j'observe sans peur cette souffrance, je suis avec elle, je ne m'en sépare jamais. Mais je l'examine, et je laisse un espace afin de ne pas être emporté de manière quasi mécanique par son mouvement, donc l'observation se crée. Dans cette dimension, qui est un espace au-delà de la pensée, dans cette liberté, alors vient la compréhension du danger. Voir un précipice, c'est s'en écarter de manière très rapide, sans intervention de la pensée. Comprendre que la souffrance n'est pas une fatalité, mais une création de l'homme, c'est voir et comprendre qu'il y a des causes qui l'ont engendrée, c'est également voir tous les effets terribles qui sont produits par son existence. S'il y a des causes, alors ce qui est peut finir par la suppression de ces mêmes causes, ce qui est créé peut finir ! Alors dans cette perception, l'esprit décide impérieusement de mettre fin à cette souffrance, et déjà un autre mouvement s'anime dans l'esprit, dans le cerveau. On découvre que la méditation est là, c'est le fait de rejeter toutes les valeurs des hommes, toutes ces constructions mentales, c'est cette action qui met en œuvre ce silence immobile. C'est par cette action de liberté, que vient la perception et la compréhension, alors la méditation découvre le réel. Dans cette découverte, par l'action de la vérité, la réalité se transforme alors totalement. C'est cette vérité qui met un terme à la souffrance, ce mouvement met chaque chose à sa place ; alors l'ordre advient, et dans cet ordre nouveau, la méditation aborde un autre rivage. Les conditionnements sont tombés, plus aucune croyance ne subsiste, aucun système pour toucher au divin ne demeure dans l'esprit, plus aucun mouvement, plus un mot, aucune pensée.

 

    Vivre dans ce silence, ne plus avoir quelque chose à comprendre, ne plus avoir de chaînes à démonter, ne plus avoir d'action à faire, être seul face à ce silence insondable. Être attentif à ce qui est, voir la fenêtre et le monde au dehors, les arbres et entendre le chant des oiseaux. Sentir le vent souffler, et soudain être hors du monde. La méditation est l'action d'ouvrir la porte, ensuite le sacré viendra peut-être nous rendre visite ; mais qu'il vienne ou pas, qu'importe, aucun attachement ne doit tenir la lumière de l'esprit. S'il vous plaît, je vous en prie cher amis, ne réduisons pas notre démarche à des choses très banales et mondaines. Ne pouvons-nous pas nous élever au-dessus des idéologies et pratiques humaines ? Gardons haute notre étude de l'esprit, soyons subtiles et attentionnés dans notre démarche ! Je vous remercie encore pour tous nos échanges et ces rencontres, puissions-nous avoir une démarche saine et vivifiante pour l'esprit. Veuillez m'excuser pour la longueur exceptionnelle de ce message, mais le sujet est des plus importants, n'est-ce pas ? Si nous ne prenons garde nous risquons de perdre quelque chose de très précieux.

 

 

 

  Paul Pujol, "Correspondances".

  Editions Relations et Connaissance de soi.

  "La méditation et les traditions religieuses", pages 74 à 87.   

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 10:33

    00484.jpg

      

  

 

      Nous étions sur la route du retour, les voitures avaient presque toutes allumées leurs feux du soir, et la nuit allait bientôt prendre sa place dans les cieux. La route nous avait amenés sur un pont, fait de béton et d'acier, au dessous de lui une rivière scintillait telle une coulée d'or, le soleil couchant l'ayant prise pour miroir. Au loin, la montagne était devenue opaque, sombre, mystérieuse, et derrière elle l'astre du jour disparaissait lentement. L'œil pouvait observait l'étoile, qui d'instant en instant glissait, et sombrait doucement au-delà de l'horizon. Le ciel au dessus de la montagne était chargé de lourds nuages massifs et imposants, leurs masses de titans recouvraient un espace gigantesque, tout semblait petit et chétif à leur regard. Certains d'entre eux étaient accompagnés d'autres nuages, plus petits et plus discrets, ceux-ci n'étaient pas massifs et lourds, ils s'étiraient et s'étalaient en longs filaments vaporeux.

    Leur puissance ne résidait pas dans la pesanteur, ils étaient faits d'éther, à peine existant, et cependant ils étaient la vie.  

    

    Le soleil avait disparu à présent, seul une portion réduite du ciel était encore bleuté. Pourtant dans cette obscurité naissante, la lumière était encore là, elle se réfléchissait, incandescente sur la masse même des nuages. Ils étaient écarlates, pourpres, rouges flamboyants, ils irradiaient et possédaient en eux cette lumière de feu, cette couleur de fin du jour ; - l'espace du ciel en était devenu autre. L'immensité du ciel se résumait en un point, en un site, où la montagne, les nuages, la lumière du soir, étaient le pouls même du monde.

      La voiture avait dépassé le pont maintenant, et elle poursuivait sa route, les phares des automobiles filaient, tendus vers leurs buts. Chauffeur pressé de rentrer chez lui, fatigué, harassé par la vie et ses propres préoccupations, ne pouvant s'ouvrir aux splendeurs présentes. Le soleil d'un monde disparaissait, donnant naissance à une nuit nouvelle, claire et limpide, où un œil attentif peut voir d'autres mondes. Innombrables, infinis, que le calcul sans doute ne pourra jamais totalement répertorier. Espace illimité, comprenant tout ce qui est, où chaque monde est unique, sans second, différent de tout autre. Univers sans borne aucune, formidablement riche, généreux, comprenant les astres et l'homme pareillement ;

    - comprenant les monts inconnus, les forêts insondables, les milliards d'insectes, et comprenant l'homme pareillement.



    Le véhicule roulait tranquillement et son mouvement se confondait, inséparable, avec la course même de l'astre du jour, avec la rotation des galaxies, avec la naissance de soleils lointains. La voiture à présent s'était arrêtée, le mouvement de l'univers se poursuivait quand à lui, pulsation de vie et de mort, création et destruction. Cependant, l'esprit était autre, immobile, au repos, et doucement avec force et fureur, avec tendresse aussi, l'esprit fut au-delà même de l'univers. Dimension autre, engendrant tout, mais n'étant pas soi-même engendré ; créant le jour et la nuit, la chaleur et le froid, et étant toujours au-delà. Dimension au-delà de la plénitude et du néant, au-delà de la vie et de la mort, étant énergie totale ;- n'étant ni la forme, ni la non forme, étant énergie pure.

    La nuit régnait maintenant sur la terre, les oiseaux du soir et les chauves-souris avaient pris leurs envols. L'esprit était autre, différent, et le cri du hibou, était devenu son propre cri.

   


   Paul Pujol," Senteur d'éternité "

  Editions Relations et Connaissance de soi

  "La fin du jour", pages 101 à 103.    

Partager cet article
Repost0
22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 11:36

 

 

Voici une nouvelle vidéo réalisée lors de dialogues dans la ville de Vienne. Rencontre qui a eu lieu en décembre 2022, le thème qui a été exploré était "La méditation, et l'origine du monde".

 

En voici une présentation succincte:

 

La méditation, et l’origine du monde.

 

Pourquoi sommes-nous coupés de la nature ?

Un des tout premier conditionnement est la compétition, il est étroitement lié à la comparaison.

 

Apprendre c’est jouer, c’est un des grands moteurs de la vie.

La société nous à dit que « comprendre » ou « apprendre » demande des efforts, mais est-ce vrai ? Le jeu c’est la joie de découvrir par soi-même, en grandissant, cette joie se transforme en intelligence.

 

La pensée est un processus matériel, un mouvement au sein du cerveau, elle n’est donc pas d’essence spirituelle.

La mémoire est un outil extraordinaire qui donne une grande cohérence à la vie ; mais s’il n’y a que la mémoire, le mouvement de la vie se fige. Le cerveau à une grande plasticité neuronale, une capacité de régénération.

 

La vision pénétrante est une perception globale, elle entraîne une grande clarté de l’esprit.

La méditation est au-delà de la pensée, elle advient dans le silence et l’immobilité de l’esprit. Il existe une observation sans observateur, où la chose observée disparaît également.

 

Ce qui au-delà de l’univers, l’origine sans origine, ne peut-être abordé que par la méditation.

 

 

Partager cet article
Repost0
Paul Pujol - dans Vidéos
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 17:50
14 mai 2023 à TREVOUX: Journée d'étude J. Krishnamurti

 

Dimanche 14 mai 2023.

 

 

 

Journée d'étude

 

 

JKrishnamurti

 

 

à Trévoux (25 km au nord de Lyon).

 

 

Une journée d'étude et de dialogue basée

sur une vidéo de J. Krishnamurti.

 

Thème de la journée: 

 

"La liberté est-elle

 

une question de temps"

 

Ce thème est basé sur une vidéo de J. Krishnamurti, réalisé à Madras en 1979. Celle-ci servira de support pour nos dialogues.

 

Vous pouvez visualiser cette vidéo sur ce lien: 

J. Krishnamurti - Madras 1978/79, 3e causerie - La liberté est-elle affaire de temps? - YouTube

Horaires de la journée :

 

9 h 30 : Accueil, présentation de la rencontre et des participants.

9 h 45 à 12 h : Visionnage de la vidéo, suivi d'un dialogue.

12 h : Déjeuner (repas pris dans un restaurant au centre du village, pour ceux qui le désirent).

14 h 15 : Reprise et approfondissement du dialogue, sur la  base d'un contre rendu écrit de la vidéo, reprenant les thèmes principaux.

16 h 30 : Fin de la journée.

Lieu de la rencontre :

Au 37 route de Reyrieux 01600 Trévoux.

Tarification et réservations :

 Participation sur inscription obligatoire, le nombre de personnes étant limité à 10 places.

Tarifications 40 €.

(Si vous avez des difficultés financières, n'hésitez pas à nous en faire part.

L'aspect financier ne devant pas être une gêne à votre participation). 

 

Animation :

 

La rencontre sera animée par Paul Pujol, mais il est évident que tous les participants sont en quelque sorte également animateurs. Nous portons tous, et chacun la responsabilité de nos paroles et de nos actions. Donc chaque personne est responsable de la qualité des échanges, et chacun participe à la création d'une atmosphère favorable à l'écoute de soi et de l'autre. 

 

  "Suite au visionnage de la vidéo de J. Krishnamurti, nous dialoguerons sur ce qui nous interpelle ou pose question, et nous essayerons naturellement de faire le lien avec notre vie quotidienne de tous les jours. Nous n’acceptons rien par avance et nous examinons ce que dit Krishnamurti, avec doute et hésitation."

Inscriptions, et renseignements :

 

Paul Pujol / 06 82 33 09 05  / pujolpaul@ms.com

 

__________________________________________________

 

 Nous tenons à rappeler que l'étude des "enseignements" de

J. Krishnamurti se fait sans aucune forme d'idolâtrie, et sans aucune dévotion stérile envers sa personne. Ses paroles ne représentent pas pour nous une autorité quelconque, nous les étudions pour essayer de les comprendre et voir si elles sont vraies et justes.

Il va de soi que, n'acceptant pas J. Krishnamurti ou ses paroles comme des autorités, nous n'acceptons évidemment aucune autre autorité. Que ce soit une religion (Orientale ou Occidentale), un maître à penser, un guru spirituel, un groupe ésotérique ou autre.

De même, nous rejetons toute croyance, rituel ou dogme.

Cela n'est pas le résultat d'un mépris ou d'une arrogance, mais nous voyons très clairement que pour comprendre quoi que ce soit, il faut voir par soi-même directement, et non pas voir par le regard ou l'interprétation d'un autre. Pour voir directement notre manière de vivre, nous devons expurger l'esprit de toutes ses croyances.

La liberté est essentielle à toute démarche d'investigation.

______________________________________________________________

 

 

Organisation: 

Paul Pujol, 37 route de Reyrieux 01600 Trévoux.

06 82 33 09 05 / pujolpaul@msn.com

Relations et Connaissance de soi : www.paul-pujol.net

 

Partager cet article
Repost0
Paul Pujol - dans Activités 2023