Né en 1959 à Alger, Paul Pujol a étudié aux Beaux Arts de Perpignan, puis a travaillé dans des domaines très variés, tant dans l'agriculture, que dans des activités commerciales. Son "voyage" dans le domaine spirituel débute en 1978. A l'âge de dix-neuf ans, il subit une profonde "expérience spirituelle", expérience qui change totalement sa vie et sa vision du monde.
Au début il essaya de partager avec son entourage cette découverte, mais constatant l'extrême difficulté de communiquer dans ce domaine, il y renonça et garda le silence sur tout ceci pendant plus de 25 années. Menant une vie tout à fait ordinaire, il continua alors l'exploration profonde de la nature de l'esprit, confrontant sans cesse ses découvertes avec la réalité de la vie quotidienne. Il fut toujours très sceptique quant à l'exotisme Oriental, comme s'il suffisait juste d'avoir fait des voyages en Inde ou en extrême Orient pour comprendre son esprit. Il prît plutôt une option très simple, là où on se trouve, se trouve la clef, l'ailleurs merveilleux est toujours un piège.
En 2003, Paul Pujol prit contact avec des groupes d'étude de "l'enseignement" de J. Krishnamurti. Il participa à des rencontres et explora avec ces personnes les fonctionnements et dysfonctionnements de l'esprit. Ces enquêtes se réalisant dans des dialogues sans représentation d'aucune autorité, Krishnamurti compris. Depuis 2005, il a également organisé quelques rencontres sur Genève, Paris et la région Rhône-Alpes. Un premier livre est écrit en 2011 "Senteur d'éternité" sélection de textes de 1980 à 2010, suivi d'un second en 2012 "Correspondances" à propos de l'enseignement de J. Krishnamurti.
Le questionnement premier que se posa le tout jeune homme était : "Pourquoi l'homme vit-il dans la souffrance ? Est-ce inéluctable, l'homme est-il condamné ? Peut-on mettre fin à cet état, et quel est le rôle de l'homme dans cette souffrance ? Que peut-il faire, quel moyen d'action a-t-il pour sortir de ce qui semble être un sortilège ?"
Il est évident que la source de tout cela se trouve dans l'esprit de l'homme, c'est avec son esprit, ses pensées que l'homme aborde la vie. C'est avec son cerveau et sa mémoire que l'homme échafaude des stratégies d'actions et de relations avec autrui. Donc il est primordial de bien comprendre ce qu'est l'esprit.
Mais peut-on avoir une vision directe du fonctionnement des pensées, sans que cette vision ne soit elle-même une autre pensée ?
Paul Pujol a découvert qu'il existe un regard clair qui ne vient pas de la mémoire, qui observe les choses pour elles-mêmes, sans l'intermédiaire des pensées. Cette action n'existe que dans le silence total de l'esprit, ce silence est l'absence même du penseur, et en cette absence sans peur existe la paix profonde de l'esprit. Ce regard n'est pas personnel et quand des êtres humains se réunissent pour explorer, alors ce regard peut être partagé, et tout simplement nous apprenons ensemble dans un même mouvement. Là, il ne peut y avoir d'autorité, de domination et de soumission, car dans cette vision profonde il n'y a pas de séparation.
Pour cette raison même, "l'expérience" fondatrice de Paul Pujol est secondaire, c'était juste la fin d'une illusion, ce qui importe c'est le voyage immobile pendant toutes ses nombreuses années, c'est cette exploration vivante qui est toujours là.
Nous voyons aussi le lien entre la souffrance et le manque de liberté. Sans liberté, l'esprit est étriqué, restreint, limité et la joie ne peut pas fleurir dans le cœur de l'homme. Le conditionnement est le fruit de l'histoire et des expériences, il lie l'homme à son passé, créant dans l'esprit la notion de temps psychologique. Dans ce fleuve du temps existe l'Histoire, c'est-à-dire le passé qui se poursuit, qui se prolonge. Que peut-il y avoir de neuf dans ce prolongement incessant ? Il n'existe que la continuité de ce qui est. N'est-ce pas cela le conditionnement, l'impossibilité de sortir d'un schéma mental, l'impossibilité de changer notre vie ?
Voyons bien que le conditionnement est le compagnon de route de la souffrance, ils marchent ensemble et sont inséparables depuis toujours.
Aussi pour cette raison nous rejetons toutes les explications des hommes, elles sont les enfants de l'histoire, des religions, des modes de pensées psychologiques et philosophiques, toutes choses qui conditionnent les être humains. Peut-on assurément apprendre à se connaître soi-même, sans recréer un savoir qui va conditionner à nouveau l'esprit ? Nous affirmons qu'une telle action existe ! Mais la recherche doit être sensible, subtile, avec un questionnement qui se doit d'être vivant, intense, et non mental ou juste intellectuel.
Il y a bien des défis dans cette exploration libre de l'esprit, Paul Pujol nous invite simplement à partir léger, à voyager sans les aprioris des hommes. Il nous faut sans doute créer quelque chose d'entièrement différent entre nous, des relations amicales et affectueuses évidemment, mais aussi faire naître cette flamme qui dissipe l'opacité de l'esprit.
Aujourd'hui des rencontres, conférences et dialogues sont organisés*, afin de partager l'exploration de ce territoire inconnu qu'est l'esprit, mais le plus important aux yeux de Paul Pujol, c'est vraiment le fait d'apprendre ensemble, sans lien d'autorité et de dépendance.
Deux oiseaux attachés ensemble ne peuvent s'envoler :
- mais libres, ils peuvent voler l'un à côté de l'autre par affection et amitié,
et à tout moment, ils peuvent prendre chacun un vol différent
sans tristesse aucune.
- Ivres de vie et de liberté, ils volent tels des traits de lumière
dans le ciel d'un jour autre.
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