23 juillet 2021 5 23 /07 /juillet /2021 10:39

 

Ecole-de-Brockwood, le-Grove-et-les-environs

 

 

   Quel est l'état de l'esprit qui dit : » Je ne sais pas si Dieu existe, si l'amour existe », c'est-à-dire lorsqu'il n'y a pas de réponse de la mémoire ?      
   Je vous en prie, ne vous trouvez pas immédiatement de réponse à la question, parce que, dans ce cas, votre réponse ne consistera qu'à connaître ce que, d'après vous, la réponse devrait être ou ne pas être.

 
   Si vous dites : « C'est un état de négation », vous êtes en train de comparer à quelque chose que vous connaissez déjà ; par conséquent, cet état dans lequel vous dites : « je ne sais pas » n'existe pas.....

 
   Donc l'esprit qui est capable de dire : « je ne sais pas » est l'unique état où il nous soit possible de découvrir quoi que ce soit. Mais celui qui dit : «  je sais », celui qui a infiniment bien étudié toutes les diversités de l'expérience humaine et dont l'esprit est encombré d'informations, de connaissances encyclopédiques, peut-il jamais faire l'expérience de cette chose qui ne peut pas être thésaurisée ?

 
   Il s'apercevra que l'entreprise est extrêmement ardue. Lorsque l'esprit s'écarte complètement de tout le savoir qu'il a accumulé, que pour lui il n'y a plus ni Bouddha, ni Christ, ni Maîtres, ni dispensateurs de savoir, ni religions, ni citations ; quand l'esprit est complètement seul, exempt de toute contamination, ce qui signifie que le mouvement du connu a cessé - alors seulement devient possible une formidable révolution, un changement fondamental.....

 
   L'homme religieux, c'est celui qui n'appartient à aucune religion, à aucune nation, à aucune race, qui est, à l'intérieur de lui-même, complètement seul, dans un état de non-savoir, et c'est pour lui qu'advient la bénédiction du sacré.

 

 

Krishnamurti, "Le Livre de la Méditation et de la Vie".

L'homme  religieux, pages 383 et 384.

 

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5 juillet 2020 7 05 /07 /juillet /2020 08:36

   
   


   

    Krishnamurti : Je pense que ce serait une bonne chose qu'ensemble, ce matin, nous nous demandions si, ici même, dans cette communauté, chacun de nous s'épanouit, grandit intérieurement. Ou si nous avançons, chacun dans une étroite ornière, de sorte que, abordant la fin de notre vie, nous nous rendrons compte que nous n'avons jamais saisi l'occasion de nous épanouir totalement et nous passe­rons les jours qui nous resteront à le regretter. Voulez-vous que nous parlions de cela ?

   Nous devrions tous, je pense, non seulement en tant qu'élèves à Brockwood, mais aussi en qualité d'éducateurs, nous demander si intérieurement, et peut-être aussi exté­rieurement - l'un et l'autre étant en fait liés - nous nous développons, non pas si nous gagnons en taille et en vi­gueur, mais si intérieurement, psychologiquement, nous fleurissons.

    Par fleurir, je veux-dire que rien ne nous entrave, ne nous bloque ni ne nous empêche de vraiment croître profon­dément, intérieurement. La plupart d'entre nous ne fleuris­sons, ne croissons, ne nous épanouissons pour ainsi dire jamais. Il se produit quelque chose au cours de notre vie qui nous rabougrit, nous insensibilise, de sorte qu'il n'y a pas de nourriture intérieure profonde.

    Peut-être est-ce parce que le monde tel qu'il est exige de nous que nous devenions des spécialistes - médecins, savants, archéologues, philosophes, etc. ; c'est peut-être là une des raisons pour lesquelles psychologiquement nous semblons ne pas croître... immensément.

 

    Voilà donc à mon avis une des questions dont nous devrions parler. Petite communauté d'enseignants et d'élè­ves, vivant ici ensemble, qu'est-ce qui nous empêche de fleurir. Est-ce la profondeur du conditionnement que nous font subir notre société, nos parents, notre religion, et même notre savoir ? Toutes ces forces du milieu dans lequel nous vivons agissent-elles en fait pour prévenir, bloquer, entraver l'épanouissement ? Comprenez-vous ma question ? Vous ne comprenez pas ?

    Regardez. Si je suis catholique, mon esprit, mon cer­veau, toute ma structure psychologique sont, de ce fait même, conditionnés, n'est-ce-pas ? Mes parents me disent que je suis catholique, je vais à l'église chaque dimanche ; il y a la messe, avec toute sa beauté, les effluves, les parfums, les fidèles chapeautés et habillés de neuf, qui s'observent, il y a les psalmodies du prêtre - tout cela conditionne l'esprit et exclut toute floraison. Comprenez-vous? Je me déplace dans une certaine ornière, dans un chemin déterminé, au sein d'un système donné, et cette voie-là, ce système, cette activité même à une action res­trictive - en conséquence, l'épanouissement ne survient jamais.

   Comprenez-vous maintenant ma question '? Est-ce cela ce qui se passe ici ?

   Sommes-nous si lourdement conditionnés par les in­nombrables événements et incidents, par les nombreuses pressions et affirmations - des parents, de la société et tout ce qui s'ensuit - que nous n'arrivons pas à suivre le cours qui est le nôtre aisément, avec bonheur, à croître ? Si nous le sommes, alors est-ce que Brockwood, où nous nous trouvons actuellement, nous aide à démanteler notre condi­tionnement ? Saisissez-vous maintenant ma question ? Et si Brockwood ne nous aide pas de cette façon, quelle est son utilité ? Pourquoi avoir un Brockwood, si en définitive vous allez vous retrouver comme les millions de gens qui n'ont jamais perçu, interrogé, vécu, en ce sens qu'ils ont toujours ignoré cet approfondissement immense, ce vaste mouve­ment, cette floraison ? Vous comprenez ma question ?

 

    Elève :A l'extérieur, vous savez, il y a trop de pres­sions.

 

   

    Krishnamurti : Vous dites qu'il y a trop de pres­sions. Approfondissez cela, lentement, explorez. Si vous ne subissiez aucune pression, feriez-vous quoi que ce soit ? Seriez-vous attentif maintenant ? J'exerce une pression sur vous, vous comprenez. C'est vrai que je ne vous poursuis pas physiquement, mais j'appelle votre attention sur quelque chose - et cela, pour vous, revient à subir une pression, parce que vous ne voulez pas regarder. Vous voulez vous amuser dans la vie. Vous vous voyez comme un être à part, vous voulez faire quelque chose d'extraordinaire, et par conséquent vous négligez tout le reste. Si aucune pression ne vous atteignait, seriez-vous actif ? Ou au contraire de­viendriez-vous de plus en plus paresseux, indifférent et fini­riez-vous par vous étioler ? Bien que vous ayez peut-être un mari ou une femme, des enfants, une maison, un emploi et tout ce qui s'ensuit - avez-vous jamais, intérieurement, connu l'épanouissement ?

    Donc, la pression qui s'exerce ici, est-elle la bonne ? Comprenez-vous ? Est-elle de par sa nature celle qui convient" Par cette pression, j'entends non pas la contrainte, ni l'incitation à imiter, ni le plaisir de réussir, de grimper les échelons, de devenir quelqu'un, mais la pression qui aide à grandir intérieurement. Suivez-vous ? Car sans épanouissement, on mène une vie banale, matérielle, et on meurt, à 60 ans, ou à 80 ans. Tel est le lot habituel de tout un chacun - vous en êtes-vous rendu compte ? Et lorsque vous observez tout cela, quelle est votre réaction, qu'en dites-vous ?

   

    Élève. On se demande si cela vaut la peine de vivre une vie comme celle-là.

   

    Krishnamurti: Regardez, mon ami. On voit, à mesure que l'on grandit, que très peu de gens sont heureux, qu'il y a trop de pressions, de concurrence - mille person­nes pour un seul poste - qu'il y a surpopulation. Tout au monde devient de plus en plus hasardeux. Vous compre­nez ? Et lorsque vous observez tout cela, comment réagis­sez-vous ?

   

    Élève. Je vois mes parents vieillir. Ils se démènent sans nécessité, mais par crainte de regarder tout cela.

   

    Krishnamurti: Ainsi, d'après vous, la plupart des gens sont en quête de sécurité physique, et, peut-être de sécurité psychologique. La sécurité, biologique ou psycho­logique, vous donnera-t-elle ce sentiment d'épanouisse­ment ? Vous comprenez ? J'emploie le mot épanouir dans le sens de prendre son entier développement, comme une fleur qui pousse sans entrave dans un champ. Maintenant, est-ce que vous cherchez la sécurité, extérieure aussi bien qu'inté­rieure ? Êtes-vous psychologiquement dépendant d'un tiers, tributaire d'une croyance, de l'identification à une nation, à un groupe ; ou vous lancez-vous dans l'étude d'une matière technique particulière, en y travaillant très dur, pour trou­ver, là aussi, un sentiment de sécurité intérieure ? Recher­chez-vous la sécurité psychologique dans un savoir quelcon­que ?

   Il faut se poser toutes ces questions pour découvrir, n'est-ce pas ? Il faut se demander si la sécurité psychologi­que existe ? Comprenez-vous ma question ? Voyez donc - je suis tributaire de mon mari ou de ma femme, pour beaucoup, beaucoup de raisons ; pour trouver du réconfort, des satisfactions sexuelles, un encouragement quand je me sens seul, déprimé, pour avoir quelqu'un qui me dise «  ne t'en fais pas, tu t'en sors très bien », qui me tape sur l'épaule et me répète quelle personne bien je suis, de sorte que petit à petit, j'en arrive à me sentir plus à l'aise, et, en définitive, je m'attache à cet être et me retrouve plus forte­ment sous son empire. De telles relations donnent une cer­taine assurance, mais, dans la réalité des faits, y trouve-t-on vraiment la moindre sécurité ?

   

    Élève. Ces relations sont très fragiles.

   

    Krishnamurti: Elles sont très fragiles, mais est-il des relations capables d'offrir une sécurité permanente ? Vous allez tomber amoureux, éprouver de l'amour l'un pour l'autre - pour ce que cela veut dire -, et pendant quel­ques années, vous serez attaché l'un à l'autre, vous dépen­drez l'un de l'autre sur tous les plans, biologiquement aussi bien que psychologiquement, et dans les relations qui s'éta­bliront entre vous, vous rechercherez tout le temps la per­pétuation de vos sentiments, n'est-ce-pas ? Non ? Tout au moins vous espérerez la trouver. Mais avant de vous enfon­cer tout à fait - de vous laisser aller à ce que vous appelez « vous aimer » - ne devez-vous pas chercher à savoir s'il y a la moindre sécurité dans les relations, quelles qu'elles soient, qui existent entre être humains ? - ce qui ne revient pas à se condamner à une solitude désolante, sans espoir.

    On se sent solitaire ; laissé à soi-même, on est mal à l'aise, on est incomplet par  soi-même ; on a peur de ne pas pouvoir vivre seul ; alors, progressivement, pris par la crainte, on commence à s'attacher à quelqu'un - ou à quelque chose. Et alors, que se passe-t-il ? S'étant attaché, on a tout aussi peur, parce qu'on risque de perdre l'objet de son attachement. N'est-ce pas vrai ? La personne en cause peut se détourner, peut tomber amoureuse de quelqu'un d'autre. Je pense donc qu'il est très important devoir avec une clarté extrême si oui ou non les relations ainsi nouées peuvent être source de sécurité.

 

       Dans les relations, qu'est-ce que l'amour ? Suivez­-vous ? L'amour, dans les relations, est-il un sentiment de haute satisfaction, de grande sécurité ? Si l'on a découvert qu'il n'y a point de sécurité dans les relations, force est de demander : y en a-t-il dans l'amour ? Suivez-vous ? Non, vous n'avez pas compris ? D'accord, regardons à nouveau.

      Je vous suis attaché ; j'ai de l'affection pour vous ; j'éprouve de l'amour pour vous, je veux me marier et avoir des enfants. Mais cet attachement est-il permanent ? Est-il durable ? Ou bien est-il très fragile, vulnérable, incertain ? Je veux le rendre sûr, mais dans la réalité, il est très aléatoire. D'accord ? Voilà clarifié un des points inhérents aux relations. Or nous disons que dans les relations, il y a amour. L'amour est-il donc source de sécurité ? Et qu'en­tendons-nous par amour ? Avançons-nous de concert ?

      Alors, retournons à notre toute première question : je veux découvrir s'il est possible de s'épanouir, de croître et de vivre totalement - vous savez, joyeux, le cœur plein d'allégresse. C'est cela que je veux découvrir dans la vie. Ou est-ce que la vie doit toujours être déprimante, solitaire, désespérée, violente, idiote ? Vous suivez ? C'est cela la première chose que l'on veut découvrir. Et est-ce que Brockwood vous aide à vous épanouir ?

      A Brockwood, des relations se nouent entre les uns et les autres, comme partout ailleurs. C'est inévitable. Vous vous voyez tous les jours. Et dans le cadre de ces rapports, il est possible que vous tombiez amoureux de quelqu'un. Oui ? Et vous vous attachez à cette personne. Lorsque vous lui êtes attaché, vous voulez que cet attachement se perpé­tue, n'est-ce-pas ? Vous voulez qu'il dure pour toujours - jusqu'à ce que, à la fin, vous vous effondrerez tous deux. Et il vous faut découvrir si, dans ces rapports, il y a quoi que ce soit de permanent. Est-ce que ces relations sont permanentes ? [Quelques signes de tête négatifs dans l'as­sistance] Vous dites qu'elles ne sont pas permanentes. Comment savez-vous qu'elles ne le sont pas ?

 

    Vous vous marierez peut-être, à l'église ou à la mairie, mais dans ces relations, y a-t-il une coulée continue de liberté réelle, dépourvue de conflits, de disputes, de senti­ment d'isolement, de dépendance - etc. ? Vous dites « non » ; mais pourquoi dites-vous non ? Je veux découvrir pourquoi vous le dites. Le direz-vous lorsque vous serez amoureux, et pendant la première année de votre mariage ? Direz-vous à ce moment-là qu'il n'y a en cela nulle sécu­rité ? Le direz-vous ? Ou faudra-t-il attendre quelques an­nées, cinq ans, ou une dizaine d'années, pour que vous vous exclamiez : « Oh mon Dieu ; il n'y a pas de sécurité du tout ! » ?

    Et aussi, vous devez découvrir si - dans ces relations d'insécurité, d'incertitude, tissées de peur, d'ennui, de mo­ments de joie, de répétitions - jour après jour, pendant dix, vingt, cinquante ans, on revoit le même visage - si dans ces relations, vous allez vous épanouir. Vous dévelop­perez-vous ? Serez-vous une entité extraordinairement belle, complète ? Et vous devez également découvrir si, lorsque vous « vous aimez » - ce qui est un mot bien souvent employé, galvaudé, déprécié - si, dans ce sentiment, vous allez fleurir.

   

    Élève. Il semble que quand nous nouons des relations avec quelqu'un, nous ne consacrons pas assez de temps à explorer, à découvrir si oui ou non ces relations sont source de sécurité ; il est bien possible, en effet, qu'elles se soient plutôt instaurées entre deux images.

 

    Krishnamurti: Voulez-vous dire que nous avons des images les uns des autres - en tant qu'homme et que femme - et que, inhérentes à ces images, des conclusions s'imposent ? Des conclusions que nous voulons voir se per­pétuer.

 

    Élève. Ces relations sont par trop superficielles et nous n'avons pas le temps de découvrir ce qui est le vrai, de démonter l'image.

 



J.Krishnamurti, L'Epanouissement intérrieur.

Discution avec les étudiants et le personnnel de Brockwood Parck School 

1982 Association Culturelle Krishnamurti France.

1977 Krishnamurti Foundation Trust Ltd, Londres.  

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 12:40

 

Le Point

 

 

 

    Dans le numéro hors-série Le Point Références de mai-juin, vous trouverez un article concernant J.Krishnamurti, pages 80 et 81.    

 

  Ce numéro traître de la sagesse, tant au niveau traditionnel que contemporain.

   Avec une présentation : - Du monde antique Grecque et Romain, avec Socrate, Diogène, Aristippe, Epicure, Lucréce, Sénèque, Epictète, Marc Aurèle. - De l'orient avec l'Hindouisme, le Bouddhisme, le Confucianisme, le Taoïsme et le Soufisme. - Des penseurs des temps modernes avec Ignace de Loyola, Montaigne, Pascal, Spinoza,  Schopenhauer, Thoreau, Nietzsche, Bergson, Ghandi, Camus, Krishnamurti, Jankélévitch et Hadot.

 

 

  Voir la page de présentation de l'éditeur :

 

http://boutique.lepoint.fr/produit/479/les-grands-maitres-de-la-sagesse

 

 

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Paul Pujol - dans J. Krishnamurti Krishnamurti
1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 09:24
Krishnamurti et la dévotion.

   Je voudrais vous présenter un témoignage concernant l’attitude de Krishnamurti envers la dévotion ou l’adoration.

Le texte ci-dessous a été écrit par Lakshmi Prasad, journaliste indien, qui a étudié l’œuvre de K, et l’a rencontré à plusieurs reprises.

 

«  Je souhaitais depuis longtemps m'incliner devant Krishnaji* selon la manière indienne traditionnelle, mais je connaissais aussi sa répugnance, si ce n'est son aversion, pour cette forme de salut. Il avait un jour confié à l'un de ses proches que si quelqu'un se prosternait ainsi devant lui, il serait obligé de faire de même. Pour Krishnaji, en effet, chaque être humain participe du sacré.

 

    Un autre jour, alors que je me tenais devant lui dans une attitude pleine de déférence, il me « réprimanda » en remarquant:

    - Vous n'avez nul besoin de vous incliner devant moi. Vous pouvez le faire ailleurs, si vous y tenez, mais pas ici. Pas entre vieux amis.

Toutefois, je ne parvenais pas à me défaire de ce désir: me prosterner devant Krishnamurti au moins une fois dans ma vie. Aussi, à la fin de notre entretien, alors que nous étions tous les trois assis (l’auteur, son épouse et Krishnamurti) en tailleur sur le plancher, je sollicitai, non sans quelque hésitation, la permission de m'incliner respectueusement devant lui.

 « Puisque vous y tenez tant... », répondit-il en souriant. Et, à notre grande surprise, il s'inclina devant nous jusqu'au sol. Décontenancés, nous nous levâmes et le saluâmes les mains jointes.

 

Krishnaji se dirigea alors vers une petite table près du mur, s'assit et nous tourna le dos. D'ordinaire, il nous accompagnait jusqu'à la porte de la chambre. Mais cette fois-ci, ma sug­gestion, bien stupide au demeurant, semblait l'avoir déçu. « Manifester une trop grande dévotion est une mauvaise chose », avait-il affirmé un jour. Et sans doute étions-nous tombés dans ce travers...  »

......

 

* krishnaji : Le suffixe « ji », témoigne du respect et de l’affection que l’on porte à une personne.

 

Référence : Krishnamurti, Ultimes paroles, entretiens avec Lakshmi Prasad, page 128 et 129. Édition Albin Michel, espaces libres.

 

Dans le livre d’où est tiré cet extrait, il est à noter que l’auteur parle de Krishnamurti comme «  le maître  », appellation reprise de très nombreuses fois au cours de ce livre. Cette dénomination est quelque peu malvenue, et assez propre à l’Inde et à l’attitude envers les gurus et les sages traditionnels du pays.

Nous encourageons le lecteur éventuel, à faire preuve de discernement, sur tous les écrits concernant Krishnamurti ; et nous attirons simplement son attention sur le fait que ce livre a d’abord été publié aux États-Unis par «The Theosophical Publishing House, USA».

Il est utile de rappeler que Krishnamurti à pris très tôt ses distances avec la Société Théosophique, l’inverse de toute évidence ne c'est pas réalisé; il faut juste voir que leurs publications diverses, ont très souvent une certaine orientation….


    Étant dûment informé, à chacun naturellement, de se faire sa propre opinion.

 

  
 

Vous pouvez aussi consulter sur notre site:

   A propos de Krishnamurti

   Textes de J.Krishnamurti.

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Paul Pujol - dans J. Krishnamurti Krishnamurti
27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 14:17

 

 


    Introduction. 

 

  Avant de présenter Krishnamurti, nous tenons à rappeler que nous rejetons toute forme d'idolâtrie. Il s'agit de créer de nouvelles relations entre nous et donc également avec cette personne; il n'est en aucun cas question de créer ici un modèle que l'on suit, un exemple que l'on imite, un idéal à atteindre, et faut-il le rappeler un maître ou un guru que l'on adore.

  Il n'y a pas de maître et il n'y a pas de disciple; de même dans l'acte d'apprendre, il n'y a pas d'enseignant et d'étudiant, il n'y que l'action d'apprendre. C'est cette action d'apprendre "ensemble" qui est la base de nouvelles relations, et c'est cette action totalement nouvelle qui peut créer un monde autre.


 
    

        Biographie simplifiée de J.Krishnamurti.

  

    Jiddu Krishnamurti naquit dans le sud de l'Inde le 12 mai 1895 à Madanapalle dans l'Andhra Pradesh, à 250 km au nord-ouest de Madras (aujourd'hui Chennai). Il fut pris en charge à l'âge de quatorze ans en 1909 par la Société théosophique, qui voyait en lui "l'Instructeur du monde", "l'incarnation du Bouddha Maitreya[1]" dont elle avait proclamé la venue. Le jeune Krishnamurti accepta d'abord son rôle de messie ainsi que les croyances, les cérémonies et les rites des gens qui l'entouraient. En 1911 fut créé "l'ordre de l'étoile d'Orient", organisation internationale qui avait pour but de soutenir l'action de l'instructeur, en organisant à travers le monde entier des rencontres, conférences et autres propagandes. "Un bulletin de l'ordre de l'étoile d'Orient" fut créé afin de servir de liaison avec les milliers de membres à travers la planète.

    Krishnamurti commença très tôt à faire des conférences, et quelques livres parurent aussi très rapidement. Au début de son expression, il était dans le droit fil de la tradition et des idées théosophiques à tendances Orientales. Mais après la mort de son jeune frère Nityananda en 1925 (qui avait un rôle important, car selon les théosophes il devait seconder l'instructeur dans son action messianique), Krishnamurti commença à s'exprimer de manière différente. Petit-à-petit, il s'éloigna de l'orthodoxie de la Société Théosophique. Ces causeries et écrits se détachaient lentement, mais sûrement, des visions traditionnelles.

  

    Le 3 août 1929, devant 3000 membres de l'ordre réunis à Ommen en Hollande, il répudia avec fermeté l'image messianique de "l'instructeur du monde", il prononça de manière iconoclaste la dissolution de "l'ordre de l'étoile d'Orient". Il déclara alors "la vérité est un pays sans chemin", dont l'accès ne passe par aucune religion, aucune philosophie ni aucune secte établies. Il rendit tous les biens et l'argent liés à cette organisation.

  

     Après avoir pris ses distances avec la Société théosophique, ainsi qu'avec toute autre organisation, Krishnamurti rejeta obstinément le statut de gourou (et cela pendant toute sa vie) que certains voulaient lui faire endosser. Il  devint alors un orateur prônant une révolution psychologique radicale, condamnant toute religion, secte ou foi organisée, et ne se réclamant ni de l'Orient, ni de l'Occident. Il parla devant des auditoires importants à travers le monde entier, il pouvait faire par an jusqu'à une centaine de conférences (qu'il appelait lui-même "causeries", le terme conférence lui paraissant trop pompeux). Il ne prétendit jamais être une autorité, et refusa toute relation de soumission, "ni disciple, ni maître". Dans une vraie relation, il n'y a ni enseignant, ni enseigné, il n'y a que l'acte d'apprendre, de découvrir ensemble. A la base de son message, il y avait la conviction que la société ne peut changer véritablement, que si l'homme opère en lui-même une révolution totale de son esprit. L'homme doit transformer sa conscience en profondeur, et cela n'est possible que si l'esprit se déconditionne entièrement.

 

    La connaissance de soi est le socle de ce changement, il faut saisir tout le fonctionnement des pensées, des émotions, des sentiments. Voir comment elles sont le fruit de notre culture, de notre héritage social et culturel, de nos instincts. Voyons-nous comment les conditionnements religieux nous ont modelés profondément, ainsi que le nationalisme (qu'il dénonça très fortement) et l'économie? Avons-nous compris que ces conditionnements ont séparés les hommes, comment ils engendrent des conflits et violences en tous genres, les tueries, les guerres? Peut-on sortir de cette histoire de souffrance? Krishnamurti parla avec passion de l'urgence de trouver une liberté intérieure qui naît quand toutes les prisons psychologiques tombent. De la fin des limites, né quelque chose de non-fini, un espace différent fait de silence et d'immensité. Dans ce silence immobile existe "un état créateur", c'est-à-dire le jaillissement du neuf, de l'inédit, alors l'homme crée un monde autre, totalement différent. Krishnamurti tînt ses causeries, dialogues et discussions pendant toute sa vie, de nombreux livres et enregistrements furent édités en plusieurs langues pendant cette longue période. Le nombre de livres publiés en langue française avoisine actuellement une cinquantaine de livres.

  

    Le 17 février 1986 à Ojai (États-Unis), Jiddu Krishnamurti est mort d'un cancer du pancréas à l'âge de 91 ans. Son corps, comme il l'avait demandé, fut incinéré le jour même, sans hommages, ni cérémonies. Les cendres furent dispersées par des amis proches dans les trois pays où il avait passé la majeure partie de sa vie, L’Inde, l’Angleterre et les États-Unis d’Amérique.

 
      [1] Maitreya le Bouddha du futur est annoncé dans la tradition Bouddhiste. Voir dans notre précédent livre Senteur d'éternité pages 136 et 162.      

     

 

 

  Pour consulter la Biographie détaillée, voir sur le site de l'Association Culturelle Krishnamurti :  http://www.krishnamurti-france.org/Biographie-detaillee-de-Jiddu 

     Vous pouvez aussi consulter sur notre site des articles A propos de Krishnamurti , ou bien des  Textes de J. Krishnamurti.

 

 

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Paul Pujol - dans J. Krishnamurti Krishnamurti