13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 12:49

    

  chief-seattle

 

 

    Discours pononcé en réponse à une proposition d'achat des terres indiennes par le gouvernement des U.S.A...

 

     "Le Grand Chef Blanc, à Washington, nous salue avec de l'amitié et de la bonne volonté.

     Ceci est gentil de sa part, car nous savons qu'il n'a pas beaucoup besoin de la nôtre, d'amitié. Il nous fait savoir qu'il veut acheter notre terre et nous laisser une réserve pour y vivre sans encombre. Cette offre paraît juste et même généreuse, car l'Homme Rouge n'a plus de droits à faire valoir face à l'Homme Blanc qui peut venir avec ses fusils.

 

     Mais, comment pouvez vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ?

   L'idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l'air et le miroitement de l'eau, comment pouvez-vous les acheter ?

     Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.

    Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d'insecte est sacré dans le souvenir et l'expérience de mon peuple.

     La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l'Homme Rouge. Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous.

 

     Les fleurs parfumées sont nos sœurs ; le cerf, le cheval, le grand aigle, sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et l'homme : tous appartiennent à la même famille.

 

     Aussi, lorsque le Grand Chef à Washington envoie dire qu'il veut acheter notre terre, demandetil beaucoup de nous. Le Grand Chef envoie dire qu'il nous réservera un endroit de façon à ce que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants.    

      Nous considèrerons, donc, votre offre d'acheter notre terre, mais ce ne sera pas facile, car cette terre nous est sacrée. L'eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n'est pas seulement de l'eau mais le sang de nos ancêtres.

     Si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler qu'elle est sacrée, et vous devez apprendre à vos enfants qu'elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l'eau claire des lacs parle d'évènements et de souvenirs dans la vie de mon peuple. Le murmure de l'eau est la voix du père de mon père. Les rivières sont nos sœurs : elles étanchent notre soif, portent nos canoës et nourrissent nos enfants.

     Si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler, et l'enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos sœurs, et les vôtres, et vous devrez alors montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour une sœur.

 

     Nous savons que l'Homme Blanc ne comprend pas nos mœurs.

     Pour lui, une parcelle de terre ressemble à la suivante car c'est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n'est pas sa sœur, mais son ennemie, et, lorsqu'il l'a conquise, épuisée, il va plus loin.

    Il abandonne même la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux, et le patrimoine de ses enfants tombent dans l'oubli.

     Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre, comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu'un désert.

 

     Nos mœurs sont différentes des vôtres.

 

     La vue de vos villes fait mal aux yeux de l'Homme Rouge. Mais peutêtre estce parce que l'Homme Rouge est un sauvage et ne comprend pas.

     Il n'y a pas d'endroit paisible dans les villes de l'Homme Blanc. Nul endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d'un insecte.

      Mais peutêtre estce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas ?

    Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y atil à vivre si l'homme ne peut entendre le cri solitaire de l'engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit ?

      Je suis un Homme Rouge et ne comprends pas.

 

    L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant comme une flèche à la surface d'un étang, et l'odeur du vent luimême, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.

    L'air est précieux à l'Homme Rouge, car toutes choses partagent le même souffle : la bête, l'arbre, l'homme, tous partagent le même souffle. L'Homme Blanc ne semble pas remarquer l'air qu'il respire : comme s'il mettait plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur.

    Mais, si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous rappeler que l'air nous est précieux, qu'il partage son esprit avec tout ce qu'il fait vivre.

     Le vent qui a donné à notre grandpère son premier souffle, a aussi reçu son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous devrez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit où même l'Homme Blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés.

 

     Nous considérerons donc votre offre d'acheter notre terre. Mais si nous décidions de l'accepter, j'y mettrais une condition : l'Homme Blanc devra traiter les animaux de cette terre comme ses frères.

     Je suis un sauvage et ne connais pas d'autre façon de vivre. J'ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l'Homme Blanc qui les avait abattus d'un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous tuons, nous, uniquement pour subsister.

 

     Qu'estce que l'Homme sans les bêtes ?

 

    Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de l'esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l'homme. Toutes les choses se tiennent. Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu'ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants qu'elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons toujours enseigné aux nôtres : que la terre est notre mère. Et que tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.

     Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur euxmêmes.

 

   Nous savons au moins ceci. La terre n'appartient pas à l'homme ; l'homme appartient à la terre. Cela nous le savons.

    Toutes les choses se tiennent, comme le sang qui unit une même famille. Toutes les choses se tiennent et tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.

    Ce n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu'il fait à la trame, il le fait à luimême. Même l'Homme Blanc, dont le Dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune.

     Après tout, nous sommes peutêtre frères. Nous verrons bien.

 

    Il y a une chose que nous savons et que l'Homme Blanc découvrira peutêtre un jour : c'est que notre Dieu est le même Dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre : mais vous ne pouvez pas. Il est le Dieu de l'Homme, et sa pitié est égale pour l'Homme Rouge et le Blanc.

 

    Cette terre lui est précieuse, et nuire à la terre c'est accabler de mépris son créateur. Les Blancs aussi disparaîtront. Peutêtre plus tôt que toutes les autres tribus.

    Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.

   Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force de Dieu qui vous a amenés jusqu'à cette terre et qui, pour quelque dessein particulier, vous a fait dominer cette terre et l'Homme Rouge.

    Cette destinée est mystère pour nous, car nous ne comprenons pas.

   Quand les bisons seront tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés de l'odeur de beaucoup d'hommes et la vue des collines en pleines fleurs ternies par des fils qui parlent...

 

     Alors, où seront les fourrés ?

     Disparus.

     Où sera l'Aigle ?

     Disparu.

     Et cette disparition marquera la fin de la vie et le début de la survivance."

 

 

     Seattle, chef amérindien des Duwamish, janvier 1854.

 

 

      Nous sommes conscient qu'il puisse y avoir des problémes de traductions, et/ou de retranscriptions d'une expréssion orale ancienne. Mais pour nous, l'essentiel reste l'esprit de ce texte... Pour plus d'informations, vous pouver voir ce site: http://fr.wikipedia.org/wiki/Seattle_(chef_am%C3%A9rindien)

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Paul Pujol - dans Paroles indiennes
8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 20:40


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   Il a été démontré récemment que des arbres peuvent communiquer entre eux, du moins quand leur survie est en jeu.

  Un scientifique a fait cette découverte, lors d'une étude sur les cas de mortalité importante constatée dans des élevages en Afrique du sud.
  Dans ce pays existent des élevages d'antilopes, appelées koudous, et plusieurs d'entre elles ont été retrouvées mortes de manière inexpliquée dans leur enclos. En cette période de grande sécheresse, l'herbe est rare, et pratiquement la seule nourriture qui reste, ce sont les feuilles d'acacias dont se nourrissent volontiers ces antilopes.

  Devant le peu de pistes concernant ces morts incompréhensibles, le scientifique a l'idée d'observer l'estomac d'un koudou mort; or il constate la présence de feuilles d'acacias non digérées, comme si la fermentation normale n'avait pas eu lieu.
  Après examen des feuilles, il est relevé un taux anormalement haut de tanin, substance produite par les feuilles d'arbres pour se protéger en général de microbes et autres parasites. C'est ce tanin qui a empêché la fermentation et la digestion des feuilles. Mais pour quelle raison les acacias se sont-ils mis à produire ce tanin toxique?
  Y a-t-il un lien avec le fait que les antilopes n'ayant que des acacias à manger, elles ont fait subir une forte pression sur ces arbres, avec peut-être une nécessité de se défendre pour les acacias?
  Ceux-ci se sentant en danger, ont-ils modifié la teneur chimique de leur sève? Les scientifiques, pour prouver et tester cette théorie, ont mimé l'agression des koudous en fouettant avec des cannes les branches d'arbres. Quelques heures après, l'analyse démontre bien que la teneur en tanin des feuilles a fortement augmenté.

  Dans la nature, le koudou serait allé manger ailleurs, et ne se serait pas acharné sur un acacia aux feuilles amères; mais dans un enclos, il n'a pas eu le choix. Et donc sa nourriture l'a empoisonné.
  Ce fait de défense des arbres, est déjà assez frappant et en un sens extraordinaire, mais ce n'est pas tout.

  En fait, notre scientifique a une autre intuition: il prend un petit sac en plastique et le noue autour de l'extrémité d'une branche. Après quelques temps, il vient avec une seringue, pique à travers le sac et aspire l'air contenu.
  Après une analyse de cet air, il constate une forte concentration de phéromones, un gaz volatil. Les acacias stressés émettent une forte quantité de ces gaz; ceux-ci, poussés par les vents, entrent en contact avec d'autres arbres à proximité, qui modifient alors également la teneur en tanin de leurs feuilles.
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  L'arbre en danger se défend en modifiant la composition chimique de ses feuilles, mais il communique également ce danger à ses congénères acacias.
  Les Indiens d'amérique disent que les arbres se parlent, et cela devient évident après cette étude.

  Mais nous-mêmes, chers amis, savons-nous communiquer avec la nature, avec les arbres et tous les animaux qui peuplent notre si belle terre?
  Que communiquons-nous aux arbres et aux animaux? De la peur, de l'effroi, avons-nous de la tendresse pour cette terre?
  Il ne s'agit pas évidemment d'être des rêveurs, des romantiques avec des sentiments surannés.

  Regardons les arbres comme des amis, tellement anciens; ils ont toujours été là, ils nous ont toujours aidés, protégés. Ce sont nos plus vieux et nos plus fidèles amis, pouvons-nous avoir de temps en temps un sentiment d'affection pour eux? Ne serait-ce que de temps en temps, oui parfois, n'oubliez pas de leur dire merci.


 
  Oui, merci messieurs les arbres, et merci à la terre qui nous porte et nous nourrit.


  Les photos d'arbre et de feuille de cet article, ne représentent pas des acacias. 
 

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Paul Pujol - dans Sciences et Cultures
12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 08:43

 

Livre J.Krishnamurti Mettre fin au conflit

 

 

      Je tenais à vous informer de la sortie d'un nouveau livre de J.Krishnamurti, livre intitulé "Mettre fin au conflit" publié aux Presses du Châtelet.

     Cet ouvrage regroupe une série de onze causeries qui eurent lieu à Madras (Aujourd'hui Chennai) en 1947, du 26 octobre au 28 décembre.

     Le moment historique est important, l'humanité sort juste de la deuxième guerre mondiale, et de nombreux bouleversements ébranlent alors le monde.

     Quand la guerre éclate en 1939, Krishnamurti se trouve à Ojai sur la côte ouest des États unis, non loin d'Hollywood. Pendant toute la durée de la guerre, on interdit à Krishnamurti de donner des conférences et pendant cette période il ne pu voyager à l'étranger. Pour la première fois depuis que la Société Théosophique avait jeté son dévolu sur lui, il a pu séjourner plusieurs années au même endroit et cela dans un certain isolement. Il fit néanmoins la connaissance (entre autres) d'Aldous Huxley avec qui il devint ami.

     Cette "retraite forcée" lui permis sans nul doute d'approfondir et d'enrichir son exploration des mécanismes de l'esprit.

 

     Quand Krishnamurti arrive en Inde en octobre 1947, l'Inde est indépendante depuis deux mois (15 août 1947). L'indépendance c'est faite dans la douleur, avec la partition de l'Inde, la naissance du Pakistan, ses massacres et ses déplacement de foules énormes...Dans cette euphorie patriotique, il est certain que Krishnamurti devait être bien seul a dénoncer le nationalisme comme étant un véritable poison...

     A ce moment l'expression de Krishnamurti explose littéralement, il s'est débarrassé des termes à tendances théosophiques, ou strictement orientaux. Son intellect s'est affiné grandement. Il s'exprime avec une profondeur et une aisance toute nouvelle, son enseignement prend alors un véritable envol.

 

 

     Voir le lien des Presses du Châtelet :

http://www.pressesduchatelet.com/livre/mettre-fin-au-conflit/

   

 

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 14:10

 

 

 

  Qu'est-ce que l'éveil, est-ce la fin du moi? Mais on dit communément  que le moi est illusoire. Alors l'éveil serrait la fin d'une illusion, d'une chose qui n'existe pas? Quel est ce paradoxe? Une chose de nature illusoire peut-elle même exister, et comment ce qui n'existe pas peut-il alors finir?

     Quel est lien entre ce paradoxe et la souffrance? Y a-t-il un rapport entre ce dilemme et l'immense solitude intérieure de l'homme?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Paul Pujol - dans Vidéos
16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 13:07

 
  Toutes les étoiles ne sont pas des boules sphériques comme notre soleil.                                         

  En 2003 deux scientifiques, Pierre Kervella de l’observatoire de Paris et Armando Domiciano de Souza chercheur Brésilien, ont réussi à mesurer l’aplatissement de l’étoile Archemar dans la constellation de l’Eridan.

 

Ayant utilisé pour cela le VLTI*, un réseau de télescopes situé dans la cordillère des Andes, ils ont découvert que l’étoile Archemar n’était pas ronde, mais oblongue ; c'est-à-dire ovale tout en étant très aplatie, entre la forme d’un bouton ou d’une citrouille.

Une autre étoile plus connue, Altaïr dans la constellation de l’aigle (visible au zénith en plein été), a été également mesurée comme étant déjà ovale, mais dans une proportion beaucoup plus faible qu’Achémar.
   

Pour le diamètre équatorial (le diamètre équatorial est un diamètre imaginaire horizontal qui coupe la terre en deux, hémisphère nord et hémisphère sud, et il se situe comme son nom l’indique au niveau de l’équateur) celui d’Altaïr est 1.9 fois plus grand que celui du soleil, cependant il n’est qu’un dixième de fois plus grand que son diamètre polaire (le diamètre polaire est un autre diamètre imaginaire,perpendiculaire à l’équateur et passant exactement par les pôles) une différence relativement faible comparé à Achémar dont le diamètre équatorial est de 12 diamètres solaire pour 7.7 aux pôles.

                   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le schéma ci-dessus respecte les proportions indiquées.

      
            Étoile Achémar
(constellation de l’Eridan)

 

 D’après les chercheurs, l’aplatissement de ces étoiles est dû au fait qu’elles tournent très vite sur elles-mêmes. Comparons la vitesse de rotation de ces étoiles avec celle du soleil, nous savons que notre soleil tourne sur lui-même en 28 jours environ (lui-même étant quasiment sphérique), Altaïr effectue un tour sur elle-même en 6 heures et demie.

Pour Achémar la vitesse de rotation à l’équateur atteindrait plusieurs centaines de kilomètres par seconde, mais en plus la rotation d’un seul bloc n’aurait pas suffi à l’écraser autant ; plus on s’approche de son centre, plus elle doit tourner vite.

 

Nous voyons ici encore, toute la formidable diversité de notre Univers. Les modèles standard sont très utiles, mais la vie apportera toujours l’exception qui permet de mieux cerner la globalité de la Vie.

 

*Very Large Telescop Interferometer.

    Réf : Ciel et Espace n°410 / juillet 2004*

 

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Paul Pujol - dans Sciences et Cultures